Discrimination à la Défense nationale : un tour de taille pour un emploi

À l’embauche, les moniteurs de conditionnement physique et de sport des Forces armées canadiennes, des employés civils, doivent passer un test de force afin de déterminer leur état physique. C’est le même test annuel que doivent passer les militaires, et c’est un critère d’embauche qui va de pair avec le type d’emploi. 

Cependant, il semble que la Défense nationale a également des attentes par rapport à la taille de ses moniteurs et de ses monitrices. Au-delà d’une certaine circonférence, la personne ne pourra pas atteindre le niveau physique requis. Une note sera ajoutée à son dossier et elle pourrait éventuellement perdre son emploi.

« Évidemment, il n’est pas question ici de débattre les vertus de l’activité physique et d’une vie saine », souligne Yvon Barrière, vice-président exécutif régional de l’AFPC-Québec. « Ce qui nous inquiète, c’est plutôt le préjudice occasionné à nos membres. Le tour de taille est une mesure discriminatoire qui ne met absolument pas en jeu leur capacité d’exécuter leurs fonctions. »

L’AFPC-Québec déplore ce manque flagrant de respect de la Charte des droits et libertés. Le rendement de nos membres et pas tributaire du résultat à l’évaluation Force et encore moins de cette mesure. Tous les moniteurs de conditionnement physique possèdent au moins un baccalauréat en kinésiologie ou en éducation physique. Leur tour de taille n’a rien à voir avec leur condition physique et leur capacité à entraîner les militaires. D’autant plus que les militaires eux-mêmes n’ont pas à atteindre ce même niveau physique pour maintenir leur emploi et ils peuvent refuser de se soumettre à la prise de la circonférence de leur taille.