Nos membres des Fonds non publics (FNP) sont en grève depuis déjà plus d’un mois. Pendant ce temps, l’employeur ne donne aucun signe de vie et fait appel à du personnel de remplacement. Cette attitude des Forces canadiennes en dit long sur la façon dont elles considèrent son personnel qui sert et aide les militaires et leur famille.
« Le message est clair. En les laissant plus d’un mois dans la rue et en ne présentant pas à la table de négo, les Forces canadiennes démontrent du mépris envers ceux et celles qui les servent et entraînent les militaires. Elles les traitent tout simplement comme du personnel de seconde classe », tonne Yvon Barrière, vice-président exécutif de l’AFPC-Québec.
Cette attitude de l’employeur ne date pas d’hier. En 1982, un décret approuvé par la Commission de la fonction publique exclut alors tout le personnel des Fonds non publics de la Loi sur l’emploi dans la Fonction publique, le reléguant ainsi au second rang. Ce décret les prive non seulement des conditions de travail et des protections offertes aux fonctionnaires fédéraux, mais aussi de l’équivalent d’une grille salariale comparable à celle de l’ensemble de l’appareil gouvernemental.
Aujourd’hui, les conséquences absurdes du décret se font toujours sentir sur les travailleuses et travailleurs. En voici quelques exemples :
- Un commis comptable de Valcartier reçoit 10 $/heure de moins qu’une personne faisant le même travail à Ottawa.
- Ces mêmes commis comptables gagnent 1/3 du salaire de leurs homologues au Conseil du Trésor.
- Les instructrices et instructeurs de conditionnement physique et de sport à Bagotville gagnent 62 % de moins que leurs homologues au fédéral.
- Toujours à Bagotville, l’échelle salariale des kinésiologues varie de 16 à 26 $/heure pendant qu’à quelques rues, dans les CHSLD du Québec, leurs collègues gagnent de 26 à 43 $/heure.
- Les commis à l’expédition et la réception reçoivent à peine 1 $ de plus que le salaire minimum au fédéral.
Et la liste s’allonge.
Ces absurdités créent une précarité lourde de conséquences sur le dos de ces travailleuses et travailleurs qui peinent à vivre décemment et doivent souvent occuper un autre emploi pour joindre les deux bouts.
Nous demandons au gouvernement d’abolir dès maintenant le décret de 1982 afin de traiter ces travailleuses et travailleurs avec le même respect qu’on accorde aux militaires canadiens qu’ils servent et entraînent.