Par Magali Picard, Vice-présidente exécutive régionale de l’AFPC au Québec
J’ai pris connaissance de l’article Les fonctionnaires fédéraux traités aux petits oignons publié la semaine dernière et, en tant que représentante syndicale, je suis en désaccord avec une partie de son contenu. Je me permets donc de vous donner ma version des faits.
Tout d’abord, la fonction publique fédérale a été pas mal brassée depuis 2012, alors que le gouvernement conservateur de l’époque a décidé d’y supprimer plus de 40 000 emplois. Résultat? Une charge de travail considérablement alourdie pour celles et ceux qui sont demeurés en fonction et qui doivent continuer à offrir les bons services auxquels les citoyennes et aux citoyens sont en droit de s’attendre.
De plus, les fonctionnaires fédéraux sont loin d’être traités aux petits oignons depuis le début de l’année 2016. Dois-je rappeler que, depuis le printemps 2016, plus de 150 000 fonctionnaires doivent travailler sans savoir si leur paye sera livrée correctement et à temps? Mettez-vous à leur place. Ne pas savoir si vous êtes capable de payer vos comptes ou votre hypothèque à la fin du mois vous causera du stress, plusieurs maux de tête et une pression familiale insupportable.
Enfin, la méthode d’attribution des cadeaux est très loin de faire l’unanimité dans la fonction publique. La preuve : les coûts ont explosé depuis quelques années. Cette méthode semble arbitraire et très opaque. Nous pourrions certainement nous passer de ces gratifications si nos gestionnaires et le gouvernement reconnaissaient notre travail de façon constante, avec sincérité.
Néanmoins, bien qu’il y ait lieu de revoir la méthode d’attribution des cadeaux, la reconnaissance du travail par la remise d’un présent est une pratique courante dans le monde du travail. D’ailleurs, cette pratique est largement répandue au privé. À une époque où des influenceurs, comme la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, saisissent toutes les occasions pour comparer les emplois du secteur privé et à ceux du secteur public, il ne faudrait pas trop se formaliser de la remise de cadeaux aux fonctionnaires fédéraux.