Afin d’attirer l’œil des élus fédéraux, l’AFPC-Québec souhaite mettre l’éclairage sur ces travailleuses et travailleurs en grève depuis plus de cinq semaines, et décrier l’attitude méprisante de leur employeur, les Forces armées canadiennes, qui les considère comme fonctionnaires de seconde classe.
En situation précaire, les travailleuses et travailleurs des Fonds non publics (FNP) comptent parmi les fonctionnaires fédéraux les moins bien payés. Ils fournissent pourtant des programmes et des services indispensables aux membres des Forces armées, aux vétérans et à leurs familles. Ils leur offrent des programmes de santé, de conditionnement physique et de loisirs, ou encore de services financiers et de vente au détail.
Regrettablement, les Forces armées canadiennes, dont l’éthos est la dignité, n’honorent pas leur valeur première dans la façon dont ils traitent en retour celles et ceux qui les servent.
« Je n’ai jamais vu un tel mépris de la part d’un employeur qui dit valoriser l’honneur et l’intégrité », critique Yvon Barrière, vice-président exécutif de l’AFPC-Québec. « Non seulement il n’est pas sérieux à la table de négociation, mais il s’appuie sur un décret de plus de 40 ans pour reléguer ces fonctionnaires en seconde classe. »
En effet, à la source de cette situation inacceptable est un décret ministériel qui date de 1982. Ce décret approuvé par la Commission de la fonction publique exclut alors tout le personnel des Fonds non publics de la Loi sur l’emploi dans la Fonction publique les privant non seulement des conditions de travail et des protections offertes aux fonctionnaires fédéraux, mais aussi de l’équivalent d’une grille salariale comparable à celle de l’ensemble de l’appareil gouvernemental.




Aujourd’hui, les conséquences absurdes du décret se font toujours sentir sur les travailleuses et travailleurs. Et en voici quelques exemples :
- Un commis comptable de Valcartier reçoit 10 $/heure de moins qu’une personne faisant le même travail à Ottawa.
- Ces mêmes commis comptables gagnent 1/3 du salaire de leurs homologues au Conseil du Trésor.
- Les instructrices et instructeurs de conditionnement physique et de sport à Bagotville gagnent 62 % de moins que leurs homologues au fédéral.
- Toujours à Bagotville, l’échelle salariale des kinésiologues varie de 16 à 26 $/heure pendant qu’à quelques rues, dans les CHSLD du Québec, leurs collègues gagnent de 26 à 43 $/heure.
- Les commis à l’expédition et la réception reçoivent à peine 1 $ de plus que le salaire minimum au fédéral.
- Et ce n’est qu’un aperçu de cette longue liste d’incohérences.
Ces absurdités créent une précarité lourde de conséquences sur le dos de ces travailleuses et travailleurs qui peinent à vivre décemment et doivent souvent occuper un autre emploi pour joindre les deux bouts.
Nous en appelons donc au gouvernement fédéral d’abolir dès maintenant le décret de 1982 afin de traiter ces travailleuses et travailleurs avec le même respect qu’on accorde aux militaires canadiens qu’ils servent et entraînent.