Un budget qui affaiblira les services publics

L’Alliance de la Fonction publique du Canada, région du Québec, accueille avec froideur le premier budget Carney déposé hier. En éliminant les postes de 40 000 fonctionnaires d’ici 2028-2029, il ouvre grand la porte à l’intelligence artificielle et par ricochet, à la sous-traitance.

« Ce n’est pas comme s’il y avait 40 000 fonctionnaires qui se tournaient les pouces. La fonction publique peine déjà à répondre aux besoins de la population. On peut s’attendre à des délais pour obtenir un passeport, des réponses à ses questions à l’ARC ou à l’assurance emploi », déclare Sébastien Paquette, vice-président exécutif régional (VPER) de l’AFPC-Québec. « Les coupes créeront un vide qui ne pourra être comblé que par l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). »

« L’IA n’a pas encore fait ses preuves, notamment dans les analyses complexes. Sans compter qu’elle aura aussi un coût pour l’État et ne donnera pas de retombées économiques dans nos régions. Dans les faits, l’IA remplacera des fonctionnaires, mais n’ira pas au restaurant à Québec, ni au magasin au Saguenay, ni en camping en Gaspésie », souligne M. Paquette. « Les coupes annoncées se répercuteront à la fois sur la qualité des services et sur l’économie de toutes les régions du Québec. »

Impact en région

À l’heure actuelle il est impossible de déterminer où tombera la hache. Cependant, avec l’abolition de 40 000 postes, il est fort probable que tous les ministères et les agences au Québec y passeront.

« Perdre 100 ou de 200 emplois au Saguenay ou en Mauricie, c’est majeur. Le secteur privé ne suffira pas à combler le vide et n’offrira pas d’emplois d’une qualité équivalente, » conclut le VPER.

Le seul élément positif du budget fédéral 2025 est qu’il permettra une série d’investissements qui ont été différenciés des dépenses courantes, une première au Canada, ce qui est logique dans un contexte de guerre commerciale avec les États-Unis. Les sommes seront consacrées à diverses infrastructures, dont le logement. 

L’AFPC-Québec compte plus de 43 000 membres, dont environ 25 000 dans la fonction publique fédérale.

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